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L’Aigle royal de la Menoua deviendra une société à objet sportif la saison prochaine.

L’Aigle royal de la Menoua deviendra une société à objet sportif la saison prochaine.

Agé de quarante-deux ans, il est chef d’entreprise. Après l’obtention de son BAC en 1996 il passe deux ans à Libreville, pour s’initier à la logistique et au transport, tout en effectuant des stages dans des entreprises agricoles. En début 2000, ce prince de la cour royale Foréké-Dschang part pour Envers en Belgique. Ici, il étudie le transport et la logistique maritime entre 2004 et 2006, toujours en multipliant des séjours dans des fermes agricoles. Sa formation achevée, il s’engage chez DELMAS. En 2009, il retourne à Douala au Cameroun, où il crée la NGV Trading compagny, pour importer

et revendre des produits d’élevage. Parallèlement à cette activité, il s’investit au sein de la Kadji-sport academy. A ce jour, il possède la première couveuse à poussins d’un jour de la Menoua. Dès le 6 mai 2018, il a été élu président du conseil d’administration (PCA) de l’Aigle royal de la Menoua. C’est en cette dernière qualité que le "Dschang press club Coffee" (DPCC) a reçu Ghislain Victor Nkenlifack (GVN). Les échanges ont porté sur trois axes : son bilan de PCA, son plan d’action pour faire remonter le club en division d’honneur, sa trajectoire personnelle. Lisez plutôt l’essentiel de cet entretien, long et riche :

DPCC : Votre club a été relégué en division inférieure. Comment gérez-vous ce résultat ?

GVN : Pour commencer, je voudrais vous remercier pour cette initiative qui est louable. Ceci montre que les choses avancent de ce côté, qui est un département d’intelligence. Dès ma prise de fonction le 6 mai dernier, nous avons tous vécu les hauts et les bas du club. Pour moi, le fait qu’on se retrouve en Elite 2 est une occasion de faire les choses différemment. Avec vos questions, nous allons entrer dans la profondeur de ma pensée, pour mieux informer les fils de la Menoua.

DPCC : Les mauvaises langues disent que l’oiseau de la Menoua est tombé à cause de luttes intestines de leadership. Qu’en est-il exactement ?

GVN : Disons déjà que c’est une perception des choses qui cadre avec notre environnement. Ce n’est pas seulement dans le club qu’on entend en parler. Mais quand nous prenons fonction le 6 mai, les résultats administratif, financier et sportif n’étaient pas très brillants. Il revenait donc au conseil d’administration de prendre des mesures utiles pour qu’on ne sombre pas totalement.

DPCC : Plus concrètement, quel bilan faites-vous du temps que vous avez passé à la tête de cette équipe ?

GVN : Avant ma prise de fonction le 6 mai, j’étais déjà premier vice-président. Mais des divergences de vues ne nous permettaient pas de travailler ensemble. Pour ce qui concerne toutefois mon bilan personnel, j’ai pris la peine de le publier sur les réseaux sociaux. L’orientation de vos questions nous permettrons d’avoir des détails spécifiques. Pour résumer cependant, nous avons fait une dépense de trente-cinq millions cent quarante-neuf mille environ (35 149 000 Fcfa), pour un résultat sportif de vingt-deux (22) points. Malheureusement, ça n’a pas été suffisant pour échapper à la descente en division inférieure.

DPCC : La situation financière que vous avez héritée en prenant fonction vous permettait-elle de produire les résultats sportifs dont vous venez de parler ?

GVN : Quand je prends la tête de l’équipe, nous avons cinq cent mille (500 000 Fcfa) dans notre compte de MC2 de Foréké-Dschang. Le matin du jour de ma prise de fonction effective, cette somme est passée à cent cinquante mille (150 000 Fcfa). C’est donc ce montant que nous utilisons pour commencer. Et au fil des jours, nous avons fait tout ce qu’on a pu pour tenir les charges de cette équipe, jusqu’au bout de la saison.

DPCC : Pouvez-vous revenir sur la provenance des fonds qui vous ont permis de financer les différentes dépenses du club, jusqu’à la mise en congés des joueurs ?

GVN : Six personnes sont entrées au sein du conseil d’administration, à raison de (500 000 Fcfa) par personne. Soit 6 000 000 Fcfa. Les recettes de stade ont donné (2 555 000 Fcfa). La société NGV Trading compagny, que dirige mon épouse, a passé des accords avec le club pour nous apporter des subventions. Concrètement, cette subvention s’est élevée à (9 460 000 Fcfa). Le promoteur de Téclaire palace hôtel a déboursé (300 000 Fcfa), en plus de son entrée au sein du conseil d’administration. Des cartes de membres ont été placées pour un montant de (190 000 Fcfa). Des gadgets confectionnés par nous ont aussi été placés à hauteur de (13 000 Fcfa). La subvention reçue de la ligue a été de (15 460 000 Fcfa). Le lancement de l’opération "Billet d’aide" a rapporté la somme de (3 638 000 Fcfa). Il y a naturellement eu les cinq cent mille (500 000 Fcfa) du compte MC2 de Foréké-Dschang. Voilà la sources de l’argent que nous avons géré.

DPCC : Beaucoup ont vu en l’opération "Billet d’aide" une honte pour votre club. Que pensez-vous de cela ?

GVN : Cette initiative n’est pas venue du PCA que je suis. Le président du comité des sages, SE Jean Kuété, a pensé qu’il n’était plus question de laisser le club peser sur les épaules d’un seul individu. Sachant que ce qu’on attend de la fédération ne suffirait pas à boucler la saison, et qu’un groupe de personnes avait pris l’équipe en otage, l’idée a consisté ici à rechercher des actions capables de reconcilier le club avec les populations du département. Et naturellement, il n’y a pas de droits sans devoirs. Cette nouvelle façon de voir et de faire permet à chacun de se sentir sécurisé, par rapport aux engagements qu’il prend pour l’équipe.

DPCC : Il se raconte que vous auriez promis à votre arrivée, d’injecter (50 000 000 Fcfa) dans le club, des véhicules et bien d’autres choses. Est-ce vrai ?

GVN : Sur ce point, il y a eu une mauvaise compréhension des choses. Pour gérer un club de l’envergure du notre, ce montant ne représente pas grand-chose. En trois mois, on a déjà épuisé cette enveloppe. J’ai dit qu’il faut rompre avec les anciennes habitudes où on attendait toujours un sauveur, et regarder enfin le football comme une machine à fabriquer de l’argent, pour sauver le département de la misère. Cette conception impose une suite d’activités à mener à la base. Ainsi, j’avais supplié le conseil d’administration d’intégrer dans les statuts le principe de l’actionnariat, propre aux entreprises privées. Et j’ai ajouté que ça ne me posait aucun problème de poser (50 000 000 Fcfa) sur la table, au cas où ma vision du football était prise en compte. Des fils de ce département qui aiment bien cette équipe n’ont pas un cadre juridique assez rassurant, pour s’investir dans la vie du club.

DPCC : Il vous est reproché d’être le responsable des mauvais résultats de la phase aller, parce que vous vouliez être à tous prix PCA. Que répondez-vous à ceux-là ?

GVN : Je n’ai jamais au départ eu la prétention d’occuper le poste de PCA de l’Aigle. J’ai été invité par le président Samuel Dongmo, à travailler à ses côtés. Et rapidement, j’ai observé qu’on pratiquait la navigation à vue. Car, la vision de l’équipe ne cadrait pas avec les règles de fonctionnement du football moderne. J’ai alors expliqué longuement ce que j’ai vu un peu ailleurs. On a semblé se comprendre, jusqu’à ce que des blocages naissent. Et comme chacun a sa nature, je suis du genre un peu fonceur. Quand j’ai la conviction que mon idée peut vous aider, même si en avançant on va se froisser, je le fais quand même parce je reste convaincu qu’on va à la fin se réconcilier en se comprenant. D’ailleurs, le conseil d’administration a fait un constat au bout d’un temps : pour une dépense de (51 000 000 Fcfa), on avait dix points. Le conseil a alors pensé que mes idées pouvaient être bonnes pour le futur.

DPCC : A quel plafond se situe l’ensemble des dettes de l’Aigle ?

GVN : Pour ne parler que de ce que j’ai sur les documents, on est à plus de (70 000 000 Fcfa), avec des dettes remontant à plus de cinq ans dont on n’a jamais amorcé le paiement. De cette ardoise, j’ai pu payer deux millions (2 000 000 Fcfa).

DPCC : Quel plan d’action avez-vous aujourd’hui, pour faire remonter l’équipe en division d’honneur, tout en éduquant les uns et les autres ?

GVN : Ce sera difficile d’amener les gens à comprendre, mais nous avons l’obligation de faire cette refondation, si nous voulons que notre équipe tutoie un jour les sommets. Notre plan de refondation prévoit la création d’une entreprise à objet sportif, chargée de la gestion des joueurs, des gadgets, de l’image du club, du volet sportif, du marketing, de la communication… A mon sens, ça permet de sécuriser l’argent des investisseurs, de mettre ensembles des gens capables de former des joueurs ou d’en amener au club. Dans la mesure du possible, on se donnera progressivement les moyens, de mettre sur pied une académie de formation des Aiglons, ainsi que la création de la fondation du club. Les miracles deviendront alors possibles au bout de quelques années, quand on comprendra enfin l’intérêt de regarder tous dans la même direction, avec un peu d’humanisme. Car, ce projet a pour finalité ultime le développement social, économique et culturel du département de la Menoua, par le sport.

DPCC : Peut-on avoir une idée du calendrier de cette société que vous comptez mettre sur pied ?

GVN : Le championnat reprend dans moins d’un mois. Et ce que je vous dis là semble titanesque, mais c’est possible de le faire rapidement et par séquence. Une commission présidée par le sénateur Etienne Sonkin a été chargée de préparer les textes de création de cette société. Une fois les détails financiers bouclés, une vaste campagne de communication va être lancée bientôt, pour donner à tous la possibilité de s’approprier des parts de la société ainsi créée. Ce ne sera pas évident, mais au moins cette structuration permettra de laisser les mains libres aux gens compétents, dans l’accomplissement de leurs tâches.

DPCC : De la formation dans la logistique et le transport maritime à l’agriculture aujourd’hui, quel a été le lien de cette transition ?

GVN : Le lien c’est mon papa, Marius Nkenlifack. Fonctionnaire de police de son état, il a eu la bonne idée de penser à la retraite, en investissant dans le domaine agropastoral dans les Bamboutos. Et dès mon bas âge, j’ai pris passion de cette activité. C’est ainsi que j’ai appris en Belgique à faire de la génétique porcine, de l’élevage parental qui est une pratique de niveau technique très élevé. Je peux donc dire que je ne rentre pas au Cameroun les mains vides, mais avec un projet précis : implanter surplace la chaîne complète de l’élevage. En partant de la production de sujets à la transformation du produit final : poussins d’un jour, poulets de chairs, porcs, charcuterie. A Souza, nous avons un atelier de porcherie. Ici à Dschang, il y a un Centre de formation aux métiers agropastoraux (CEFAC). Il a pour objectif de dispenser gratuitement toutes les bases utiles à la conduite d’un projet agropastoral, et d’aider les participants à trouver des financements, pour s’autonomiser financièrement. A ce jour, des jeunes passés par notre centre conduisent des exploitations comptant un total de (28 000) poulets. A côté du football qui est ma passion, voilà le projet qui m’a poussé à rentrer au Cameroun, en abandonnant ma position chez DELMAS, où j’étais en charge de six ports africains.

DPCC : Quelle est l’état de vos rapports avec le maire de Dschang, qui a presque toujours été absent au stade, pendant le temps de votre présidence ?

GVN : Je n’ai pas de souci avec lui. C’est un grand-frère qui m’a toujours dit l’estime qu’il a pour moi. Il m’a toujours accueilli dans son bureau, en me disant ce qu’il pensait. De plus, il ne peut pas abandonner l’Aigle pour moi. Ce serait me donner trop de poids. Je suppose que ses absences au stade sont motivées par la charge de travail qu’affiche son agenda. En sa qualité de chef traditionnel, ses fins de semaines sont bien saturées. En semaine, les responsabilités professionnelles l’absorbent à longueur de journée. Je sais qu’il va se manifester le moment venu, à travers des projets à caractère sportifs, liés à la coopération entre Nantes et Dschang.

DPCC : Quelle ambition avez-vous avec la politique ?

GVN : Mon père dit souvent qu’il vous suffit de gérer deux ou trois personnes, pour faire déjà de la politique. Mais on passe mieux son nom à la postérité en aidant d’autres à améliorer leur condition. Et si un jour les gens jugent bonne ma qualité de servir le département, et me sollicitent ici ou là, je serai toujours partant si Dieu m’en donne la force. Pour moi, ce ne serait pas de la politique, mais la continuité d’une action communautaire.

DPCC : Etes-vous riche ?

GVN : Je pense que je suis riche de la connaissance et de l’expérience que j’aies, pour arriver où je vais. Mais cette richesse reste collective, en vue d’atteindre des résultats collectifs. Tout à l’heure on a parlé de (28 000) poulets de chairs. En les vendant à (2 000 Fcfa) l’unité, ça fait (56 000 000 Fcfa) après quarante-six (46 jours) d’élevage, dans un projet collectif. En renouvelant l’expérience plusieurs fois sur l’année, et en projetant les résultats sur quatre ans, vous allez facilement parler dans l’ordre du milliard. Alors, vous deviendriez riche dans le sens couramment accordé à ce mot. Pour le moment, l’Aigle ne sera riche que si les gens ont l’humilité d’accepter ce concept.

Propos recueillis par

Roch Kenfack

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